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En 1998, le syndicat Bosch à Vénissieux a signé un accord avec la direction, qui a réduit le temps de travail de 39 à 32 heures, avec maintien des salaires et embauche immédiate de 40 personnes, soit une augmentation de dix pour cent des effectifs.
Aujourd’hui, « nous sommes toujours à 32 heures, nous obtenons chaque année une augmentation générale supérieure à l’inflation, et après plus de cent embauches dans les dix ans suivant la signature de l’accord, notamment dans le secteur recherche et développement qui a vu doubler ses effectifs, les recrutements se poursuivent, avec quinze nouvelles arrivées depuis le début de cette année » explique Gilles Degea est délégué Cgt dans l’entreprise Bosch-Rexroth, filiale du groupe Bosch, spécialisée dans les engins de travaux publics, à Vénissieux dans le Rhône.
A l’époque, poursuit-il, « nous avions du travail par-dessus la tête, l’entreprise avait recours à de très nombreux intérimaires et nous cumulions les heures supplémentaires ».
La mise en oeuvre de la baisse du temps de travail
Dès décembre 1997, à l’approche des Négociations annuelles obligatoires, les syndiqués ont été réunis afin d’envisager différents scénarios pour mettre en œuvre le passage aux 35 heures qui s’annonçait ». Très rapidement, des assemblées générales ont été organisées pour en débattre avec les salariés. A l’unanimité, les travailleurs en journée ont décidé de conserver leurs horaires et ont opté pour des journées RTT.
Création d’une nouvelle équipe
Au regard du nombre d’emplois supplémentaires jugés nécessaires, les travailleurs postés ont validé la création d’une troisième équipe, travaillant, comme les deux autres, 6 heures quotidiennement (contre huit auparavant) et six heures un samedi sur trois, ce qui a donné lieu à une prime et un jour de congé supplémentaire.
« Le projet de la CGT est devenu celui des salariés », ajoute Gilles, « nous n’avons rien fait sans eux » et « sans eux, nous n’aurions pas obtenu une telle avancée ».
Ce meilleur « partage des richesses en faveur des salaires et de l’emploi », n’a pas empêché l’entreprise d’avoir de bons résultats et de concevoir aujourd’hui sur le site de Vénissieux, des engins moins polluants dont la production et la vente sont assurés sur place.
La démocratie « dans le syndicat et dans l’usine » est un principe et une force.
A la mise en place de l’accord en 1998, la CGT est passée de 90 à 135 syndiqués et maintient, depuis, ses effectifs. Lorsqu’en 2016, la direction a voulu délocaliser la production de distributeurs électro-hydrauliques, les salariés ont répondu présents : trois semaines de grève avec blocage de l’entreprise ont fait échouer le projet. Chez Bosch-Rexroth, réduction du temps de travail, salaires, emploi et industrie sont des revendications qui vont très bien ensemble.